Tu seras mon fils... un bon crû bien charpenté
Saga familiale dans un vignoble prestigieux du bordelais, Saint-Emilion, où le patriarche, - un grand Niels Arestrup - est totalement obsédé par la
réputation à défendre du domaine qu'il dirige de main de maître après en avoir lui-même hérité de son père.
La vendange est relativement proche et, catastrophe, son régisseur, - Patrick Chesnais, remarquable -
maître de chais expert va lui faire défaut, et pour cause, on vient de découvrir chez ce dernier un cancer...
Son fils - étonnant Lorànt
Deutsch - qui l'épaule sur la partie marketing et commerciale offre ses services et se dit prêt à prendre la relève.
Mais les rapports père-fils sont des plus tendus, le père jugeant son fils incapable de cette mission, encore moins de reprendre le domaine lorsqu'il devra, le plus tard possible, céder la place...
A la limite du mépris vis-à-vis de son propre fils qu'il humilie quotidiennement, même en public, enfreignant toutes les règles de déontologie familiale, il se met en quête d'un fils de substitution qu'il trouve en la personne du fils de son régisseur, - Nicolas Bridet - de retour de séjours en Californie.
Un fils écrasé par la stature de son père mais qui résiste néanmoins, fort du soutien sans faille de sa jeune et belle épouse - Anne Marivin,
une jolie découverte - des conflits ouverts ou larvés, l'intrigue est filmée superbement dans ce domaine avec une photo splendide, la vigne est belle
sous ses différentes facettes, magnifiques les paysages sous la brume au petit matin - un film qui ne laisse pas sur sa faim car la fin est pour le moins inattendue...
mais mieux vaut la découvrir par soi-même !
On ne devient évidemment pas expert-oenologue en sortant de ce film, et c'est bien dommage d'ailleurs, mais l'on comprend bien pourquoi la vigne et le vin qu'on en
produit avec amour peuvent être vécus passionnément, à condition, et c'est bien démontré ici, d'en consommer modérément !
J'ai beaucoup aimé ce film, et je ne suis pas le seul !
Les photos sont extraites du site AlloCiné
La critique ci-contre est extraite du Télérama
du 24 août 2011.