La guerre est déclarée... un film généreux
Un titre à double entrée pour ce très bon film de Valérie Donzelli,
"la guerre est déclarée", c'est ce qu'entend Juliette un matin à la radio, (référence au début de la guerre en Irak, en mars 2003, suite en quelque sorte du sujet évoqué hier Je me souviens... le 11 septembre 2001) et dans le même temps, on comprend bien que c'est aussi et surtout la déclaration de guerre qu'elle entend mener, avec Roméo, son compagnon et père d'Adam, leur enfant, contre la maladie dont ce dernier est atteint; on vient en effet de lui détecter une importante tumeur au cerveau...
Film superbement interprété, sans fioritures, qui montre sans ambages les différentes phases que traverse probablement tout couple confronté à la dure réalité de la maladie grave de leur enfant : l'inquiétude, d'abord légère au constat des premières difficultés de l'enfant, puis l'angoisse qui monte lentement mais sûrement au fil des examens, des délais d'attente interminable des résultats, puis le coup de massue à l'annonce du verdict, le monde qui s'écroule !...
On échappe ici à la phase du doute sur le verdict, possible par ailleurs, et on se raccroche vite à tous les espoirs, ce qui ressort du possible, les chances de guérison, on évite de penser aux séquelles que constitue l'opération, délicate, mais pas si compliquée selon l'homme de l'art qui se veut rassurant, la confrontation avec le milieu médical hospitalier est de prime abord difficile, mais la relation s'apprivoise vite au contact d'une équipe à l'écoute, compréhensive et compétente...
Opération réussie, tumeur enlevée avec succés, mais c'est à ce moment en fait que la guerre commence, une guerre larvée, une guerre d'usure car la tumeur s'est révéle maligne et il faut dorénavant traiter le cancer qui sévit dans la tête de l'enfant...
Roméo et Juliette vont désormais s'investir totalement dans la lutte, avec leurs moyens, leur détermination, avec des hauts et des bas,
des moments d'espoir, de joies aussi,mais fatalement également, de grands moments de lassitude, de découragement, d'envies d'autres choses que cet enfermement volontaire dans ce milieu hospitalier auquel évidemment personne n'est préparé, sans compter ce type de questionnement incontournable; pourquoi ça tombe sur nous, sur notre enfant, nous étions si heureux, qu'avons-nous fait pour mériter cela ?
Un tel combat à mener sur de longues années laisse forcément des traces, occasionne des blessures, le couple vacille, ce type de guerre a ses propres effets colatéraux...
Scénario subtile inspiré de l'histoire vécue de la réalisatrice-interprète et de son compagnon, grande et belle interprétation, alternant le chaud et le froid, la détresse et la joie, pansant les douleurs du coeur en chansons parfois, évitant soigneusement le pathos, vraiment une belle réussite...
La réalisatrice Valérie Donzelli, c'est elle et elle interprète aussi Juliette dans son film,
quant à Roméo, c'est Jérémie Elkhaïm, également co-scénariste du film
(photos hors film empruntées sur internet)
Les autres photos incluses dans ce billet sont celles du film, elles sont extraites du site AlloCiné que l'on peut retrouver i c i
Cette dernière photo laisse augurer une fin heureuse...
que je vous recommande vivement d'aller découvrir par vous-mêmes !...
Enfin, si vous souhaitez les avis de critiques professionnels,
je vous renvoye sur le Télérama du 31 août avec deux avis contradictoires... car on ne peut pas plaire à tout le monde !
Bon film !