Tirer le diable par la queue
Une peinture particulièrement expressive au Musée Carnavalet à Paris, une devinette il y une semaine...
Attribuée aux Parisiens de l'époque charnière XIX-XXème siècle, l'expression est valable pour la France entière où cette expression "Tirer le diable par la queue" reste toujours d'actualité...
Cela m'incline à penser que si le diable existe, compte tenu de la pauvreté qui ne fait que croître, je ne donne pas cher de sa queue !
Ci-après une double définition sérieuse complétée d'une recherche sur ses origines que j'ai trouvée sur le site www.expressio.fr
Vivre avec des ressources insuffisantes.
Avoir des difficultés à subvenir à ses besoins.
Si c'est Dieu qui gouverne, le Diable est dans l'opposition. Et il le montre bien, glissant des peaux de bananes autant que
faire se peut dans les tentatives infructueuses du Créateur pour ramener l'Homme dans le droit chemin.
Ce personnage existe depuis la nuit des temps dans l'imaginaire des humains, sous une forme ou une autre.
Et les histoires où un homme fait appel au Diable pour l'aider à le sortir d'un très mauvais pas sont nombreuses.
C'est pourquoi, suite au mystère qui entoure l'origine de cette expression, de nombreux lexicographes ont tenté de l'expliquer
par l'image de l'homme qui, étant dans un grand besoin, passe un coup de fil au Diable pour le faire venir. Mais une fois ce dernier présent et les raisons de l'appel au secours expliquées,
celui-ci décide de repartir sans accorder d'aide. Le pauvre homme, qui est pourtant prêt à vendre son âme tellement il est dans le besoin, cherche alors désespérement à le retenir par ce qui lui
tombe sous la main, c'est-à-dire la queue.
Mais Duneton, grâce aux travaux récents de Pierre Enckell (écrivain, journaliste et lexicographe contemporain), signale qu'il y
a longtemps, cette expression avait un autre sens.
Aux XVIe et XVIIe siècles, les textes où elle apparaît montrent qu'elle signifiait "travailler humblement pour gagner
raisonnablement sa vie".
Mais en aucun cas, il n'y a de notion de misère, de gêne, de difficulté à gagner sa vie.
Par contre, dès 1690, Furetière donne notre signification actuelle à l'expression.
Ces découvertes récentes ne font qu'ajouter un mystère au précédent :
- On ne sait toujours pas ce qui a fait basculer le sens de l'expression, donc le lien qu'il peut y avoir entre la misère et le diable qu'on tire par la queue,
- Mais on ne sait pas plus pourquoi, auparavant, un travail humble était comparé à un 'tirage' de queue du diable.
Oeuvre de Jean Veber (1864-192), cette peinture appréhendée sous l'angle de l'humour et de la métaphore renforce notre vision sur la dureté d'un monde confronté aux difficultés financières.
Photo réalisée au Musée Carnavalet, à Paris le 23 février 2012.