Bill Viola, génie de l'Art vidéo ou... géniale imposture ?
Titre volontairement provocateur bien sûr,
Bill Viola au Grand Palais
en ce moment,
éloge de la patience,
je n'ai pas vraiment aimé j'avoue...
On entre dans l'expo par une grande salle noire; au fond, un écran géant, comme dans presque toutes les salles, un film-vidéo est en cours de projection, un homme, debout, de face, au bord d'une espèce de piscine, il observe l'eau, immobile, les secondes passent, on s'attend à ce qu'il plonge, ou qu'il saute, on attend, l'image est floue, volontairement forcément, et toujours les secondes qui s'écoulent et il ne se passe rien, ah si, cette fois, il va sauter... c'est fait, mais pas si vite, arrêt sur image, personnage figé en l'air, on s'attend à une espèce de ralenti décomposé, on attend donc, mais rien, plusieurs minutes se sont écoulées assurément, et ce monsieur toujours en l'air, dans une posture bizarre, figé, comme mort... et tout le monde présent d'attendre patiemment, tout le monde sauf moi, je pars, dans la salle suivante...
Si l'on aime cette forme d'art vidéo et ce genre d'expo, du temps il en faut, pas mal, et de la patience aussi ; du temps je pourrais en consacrer, pourquoi pas, mais de la patience, ça je n'en suis pas très riche, même si je me travaille pour en gagner plus !:-).
Assez vite... je me dis que je ne vais pas m'éterniser, notamment pour regarder sur deux écrans plasma géants, d'un côté deux femmes qui marchent, qui marchent, lentement, très lentement, à tel point qu'on se demande si elles avancent... de l'autre côté, deux hommes qui marchent, lentement, etc... (repassé deux jours plus tard, je confirme, elles et ils ont fini par se rencontrer - mais là je plaisante et j'exagère, je ne devrais pas ! ).
Dans une autre salle, géante, 5 écrans mega-géants, dont l'un sur toute la longueur, un sous-bois, et des gens qui font quoi, devinez ? - ils marchent, ils marchent...
Mais bon, quelques œuvres m'ont tout de même interpellé !
"Tristan's Ascension"
(2005)
Un homme allongé, mort,
de l'eau, en fines gouttes d'abord, puis en petite ondée, puis en grosse pluie, et ainsi, au fil du temps... son importance grandit jusqu'à en faire une chute gigantesque,
avec cette particularité toutefois,
l'eau ne tombe pas, elle monte...
comme aspirée vers le haut,
eau ascendante,
elle finit par entraîner l'homme, mort,
vers son destin supérieur...
L'eau est très présente chez Bill Viola, l'eau, liquide dans lequel l'être flotte le plus souvent entre la vie et la mort...
J'ai bien aimé justement ces portraits de personnages allongés, plongés à fleur d'eau, une eau à bulles, destinées peut-être à réanimer ces corps qui semblent inanimés...
Autre œuvre que j'ai bien aimée, préférée sans doute,
"Three Women"
(2008)
Voilà pour mon expérience de cet art vidéo qui ne m'accroche pas ; j'y suis hermétique je reconnais, cette éloge de la lenteur transformée en art, ça n'est pas pour moi, mais il faut dire que je ne suis pas compétent non plus pour juger, les amateurs, les professionnels sont enthousiastes et certaines critiques dithyrambiques (cf celle de Télérama).
Alors ok, je n'y connais rien et ne suis qu'un cancre en la matière, incapable d'apprécier mais tant pis. Si je suis capable moi-aussi de me poser pour apprécier et profiter d'œuvres qui m'entourent, c'est de celles de la nature dont je parlerais plutôt ! Comme pas plus tard qu'hier, en balade VTT dans ma belle forêt d'Halatte, je me suis posé plusieurs fois, pour déguster le silence qui m'environnait, agrémenté du seul chant des oiseaux, et admirer ces chefs d'œuvre que la nature sait si bien produire; j'en ai fait quand même quelques photos, le cadre était si beau !
Délicieusement gracile Sans doute un peu fragile Mais qui donc est-il ? Je vous le donne en mille : Le muguet du 7 avril En avance à l'évidence, personne n'en sera supris, mature il sera, bien a...
http://www.imagesdubeaudumonde.com/2014/04/muguet-du-7-avril.html
J'en reviens au titre et bien sûr, je ne me permettrai pas de crier ici à l'imposture car à l'évidence, il y a dans toutes ces projections, de la recherche, du travail assurément, des messages évidemment, du talent sûrement, mais que malheureusement, je ne reçois pas...
Pour moi, l'imposture, ou presque, je l'ai ressentie il y a longtemps dans ce même Grand Palais, lors d'une grande expo dédiée à la Femme, qui réunissait toutes formes d'art et de périodes, de bien belles œuvres, et à un endroit donné, sur un immense pan de mur, une toile géante, peinte d'un blanc monochrome, avec un grand point rouge dans l'un de ses angles...
Maintenant, si je suis allé voir cette expo de Bill Viola, c'est qu'elle est incluse dans mon abonnement Sésame pour la saison, très pratique car il évite de faire la queue, question de patience encore...; cela dit, il n'y avait aucune file d'attente pour cette expo, et pas vraiment la foule non plus à l'intérieur...
Pour finir, je m'aperçois que cette expo m'a rendu bavard,
ce qui chez moi est plutôt rare !:-).