Polisse, un univers insoupçonnable

Une plongée étonnante dans un univers dur, celui de la police, habituellement confrontée à la violence au quotidien, une violence muée de fait en banalité, Polisse, le film, nous transporte dans un autre univers, plus violent encore parce-que frappant de manière insidieuse des enfants, des ados, des mineurs selon le terme juridique idoine, où l'on découvre, femmes et hommes confondus, des flics au coeur tendre, sensibles, s'investir à fond dans la défense de ces mineurs contre des délinquants d'autant plus difficiles à démasquer que ceux-ci savent revêtir les habits de "monsieur tout le monde"...

Maïwenn, jeune réalisatrice, signe ici un très beau film en nous donnant à entrevoir la vie au quotidien de policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs).

Face à la fragilité des victimes d'un côté, de la perversité sournoise des agresseurs de l'autre, interrogations, perplexité, angoisse de l'échec,

anxiété d'arriver trop tard, c'est au fond l'humain qui retient l'attention (et suscite l'émotion...).

J'ai vu ce film comme une courageuse et détonnante descente de police dans un univers insoupçonnable; on s'étonne de se laisser entraîner sans résistance dans les coulisses de cette police des mineurs au sein de laquelle chacun se sent investi d'une mission majeure.

Comme pour mieux encore s'imprégner du climat, la réalisatrice, Maïwenn, y interprète elle-même un rôle de stagiaire photographe immergée dans les affres de ces affaires criminelles en devoir d'en exprimer la subtile sensibilité.

Casting réussi, (Karin Viard, Marina Foïs, Nicolas Devauchelle, etc...) tous les acteurs jouent juste, étonnant Joey Starr, ce film Polisse encore à l'affiche semble-t-il dans quelques salles, film coup de poing, plutôt dur, réussit cette prouesse d'être à la fois captivant et convaincant, enfin, en ce qui me concerne...

Pour une fois (souvent, les films à audience "populaire" ne plaisent pas aux critiques professionnels), Télérama "a plutôt aimé" (cf article ci-contre signé Frédéric Strauss - Télérama du 2 novembre 2011)