La source des femmes, un film lumineux !
La lumière irradie ce film lumineux, celle du jour, éclatante et chaleureuse, hésitante et circonscrite la nuit, celle des petites loupiotes montées en frontal comme le font les mineurs, car ce village des temps modernes situé quelque part dans un pays du nord du continent africain, n'a ni electricité - les instances locales l'ont pourtant déjà équipé de compteurs, interrupteurs, et autres, mais pour le raccordement, il faudra patienter - ni eau, et celle-ci, il faut aller la chercher là-haut, à la source, par un chemin escarpé et rocailleux, et tradition oblige depuis la nuit des temps, ce sont les femmes du village qui sont chargées de cette "noble mission" (et lourde corvée au demeurant !...).
Et de ce faire, les femmes sont lasses, d'autant plus que les hommes, désoeuvrés faute d'activités que la sècheresse a rendu caduques, trompent le temps et l'ennui au "café" du coin, à fumer, siroter du thé, refaire le monde et se féliciter des vertus du Coran et d'Allah, lequel a eu cette divine sagesse d'ériger le rang de l'homme bien au-dessus de celui de la femme, vouée aux seules - mais ô combien nobles - tâches de procréation, d'éducation des enfants, du ménage et chargées bien entendu de l'alimentation de la famille, et donc accessoirement, d'aller chercher l'eau là-haut à la source...
Sous l'impulsion
de la rebelle Leïla (lumineuse Leïla Bekhti), aidée par une doyenne, les femmes finissent par se révolter, exigeant que les hommes se débrouillent pour faire venir l'eau au village, ou
d'aller la chercher eux-mêmes, et pour parvenir à leur fin, le seul moyen qu'elles imaginent est de faire la grève de l'amour...
Traité sur le ton de la comédie, cet antagonisme homme-femme, certes accentué mais sans toutefois se révéler par trop caricatural, décrit bien, dans un traitement
empreint d'humour,
de beaucoup d'esthétisme et de
romantisme, cet univers ancré dans une culture ancestrale et un modèle de vie érigé selon des principes coraniques ou interprétés comme tels...
Autre grande actrice, Hafsia
Herzi - "La graine et le mulet"
Un film très plaisant à regarder, pas ennuyeux le moins du monde (il dure pourtant deux heures), une photo, des paysages magnifiques,
et un jeu d'acteurs et d'actrices superbe (je crois avoir entendu que nombre des actrices et acteurs sont des habitants du village);
La charmante Leïla Bekhti confirme son Oscar 2011
Elle s'était déjà taillé une belle réputation dans le film "Tout ce qui brille n'est pas or"
(on peut trouver i c i sur YouTube un clip sympa des deux actrices principales de ce
film interpréter "une drôle de vie", de Véronique Sanson).
Ce film, La source des femmes, a fait l'objet de 5 nominations lors du Festival de Cannes 2011.
Certes, il est des critiques "professionnels" qui n'ont pas aimé ce film (dont celui de Télérama) reprochant au réalisateur Radu Mihaileanu d'avoir cherché à mettre le public dans sa poche - ce qu'il réussit fort bien en effet - tout en se mettant les critiques à dos !
Au passage, je remarque que ces critiques pros n'aiment pas que les films qu'ils ont mis plus ou moins à l'index rencontrent un succés populaire comme ce fut le cas de La guerre est déclarée , de Polisse dont je parlerai peut-être prochainement (que j'ai beaucoup aimé aussi...), de "Intouchables" que j'irai voir, etc...
En tous cas, je vous le recommande, et sauf à ce que vous soyez intégriste (de cinéma...) vous passerez un bon moment !![]()
Les photos du film sont extraites du site Allo-Ciné où l'on trouvera toutes les infos techniques concernant ce film ainsi que les bandes annonces.
Les deux autres photos (de l'actrice principale) ont été empruntées sur le Net.
Radu Mihaileanu avait déjà connu un grand succés populaire il y a deux ans avec Le Concert, une comédie tragico-musicale dont la star lumineuse elle-aussi (toujours
selon moi !
) irradiait de son jeu et de sa musique ce film jubilatoire et déjanté, je veux parler de Mélanie
Laurent.
Pour accompagner ce billet, une chanson qui n'est pas extraite du film, mais qui en a l'essence, que j'aime beaucoup, de Jean-Jacques Goldman, "Aïcha", interprétée ici par
1, 2, 3 soleils
(la version Khaled est dans
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