Hugo Cabret, un joli conte en hommage à Georges Méliès
Une belle
histoire, une photo bien travaillée sur fond de décors façon BD, un hommage à Georges Méliès, magicien inventeur des premiers trucages et effets spéciaux au cinéma, un conte
merveilleux bien approprié à cette période de fêtes de Noël et de fin d'année...
L'histoire se déroule dans le Paris de 1931, une grande gare en est le quartier général, un enfant orphelin, génial bricoleur, en est le héros principal.
Recueilli à
la mort de son père par un oncle plutôt bourru et le plus souvent aviné, il se substitue à lui et entretient toute l'horlogerie de la gare, où il finit par résider, caché sous ses toits, en fait,
de superbes verrières.
Il tient ses talents et son expérience de son père, lui-même horloger, qu'il cherche à retrouver au travers d'un mystérieux homme-automate que ce dernier s'était mis en tête de réparer avant de disparaître.
Mais la société n'aime pas les orphelins en liberté, elle les chasse et s'obstine à les emprisonner dans des orphelinats (on se demande bien pourquoi !).
Notre jeune héros est donc sans cesse poursuivi par un zélé gendarme dont une mécanique lui sert de jambe qu'il a perdue à la guerre... Heureusement, la mécanique s'enraye souvent,
et notre héros s'en sort à maintes reprises
...
Et puis,
comme il s'agit d'un conte, le gentil garçon fera la rencontre d'une gentille fille,
elle-même orpheline, recuillie par Georges Méliès, qui n'est plus alors qu'un simple vendeur de jouets dans le hall de la gare, le génial
inventeur d'un cinéma nouveau plein de magie ayant été ruiné après la guerre. Mais notre héros va inconsciemment jouer un rôle historique, celui de lui redonner honneur, fierté et célébrité
injustement disparus...
Le hasard lui aura permis préalalement de retrouver la clé magique, celle qui conduira à la libération de l'automate, prisonnier d'un secret, une clé tout simplement au cou de la
jeune fille...
Martin Scorsese, le réalisateur, par un retour à l'enfance de l'art, signe ici un fort beau film et un
bien bel hommage au cinéma, le cinéma qui "illumine notre vie et nous guide de la solitude à la lumière"...
On peut regretter quelques longueurs et relever qu'une durée de 2 heures 08 peut paraître longue pour un public jeune, néanmoins, le rythme est enlevé, alternant des phases comiques à des phases émouvantes, la photographie est superbe, proche de la peinture et du dessin.
Réenchanter le monde, tel était l'objectif de Méliès dans ce qu'il apportait à ce cinéma naissant des frères Lumière;
Martin Scorsese, par son film, y parvient plutôt bien je trouve.
Un bien beau film donc, à déguster, et à profiter vite, car loin des codes du cinéma populaire,
il n'aura sans doute pas la popularité étonnante d' "Intouchables" et risque de ne pas rester longtemps à l'affiche...
NB : il est visible aussi en 3D
Comme souvent,
les critiques sont partagés; je penche évidemment pour l'approche de Frédéric Strauss dans le Télérama du 14 décembre (cf ci-contre),
l'autre avis me paraît particulièrement sévère.
Toutes les photos présentées dans ce billet sont extraites du site "Allo Ciné" ; elles sont signées Jaap Buitendijk.
Casting, photos, bande-annonce : tout est visible sur le site d'Allo-Ciné qu'on peut retrouver i c i .