L'Egypte, un an après, dix-huit ans avant...
Le Caire, place Tahrir il y a un an, dans le sillage du peuple Tunisien, les Egyptiens se rassemblaient massivement pour crier leur soif de démocratie, leur volonté d'évincer les dictateurs au pouvoir.
Un an après, la commémoration de cette période d'une révolution naissante qui a fait "basculer ce pays sur l'autre versant d'une histoire paralysée par trente ans de règne d'Hosni Moubarak", laisse à nombre d'egyptiens, de sombres goûts d'amertume et de désillusion...
Une occasion pour moi de me remémorer, par la photo, un bien beau voyage effectué en terre egyptienne dix-huit ans auparavant...
Ici, dans le sud du pays, le soleil se lève sur le site prestigieux d'Abou Simbel, dédié à Ramsès II.
L'Egypte, une terre de contrastes entre l'immense et magnifique patrimoine historique vieux de plusieurs millénaires (comme ce Temple de Philae à Assouan)
et la pauvreté constatée partout dans le pays.
Ainsi à Abydos, en Moyenne Egypte, ancienne ville sainte.
On aperçoit les façades peintes de maisons de "hedj" (personnes ayant fait le pélerinage à la Mecque)
Une autre, dans la Vallée des Nobles
Un fragment de fresque, superbe, dans une tombe de cette même vallée
Le fleuve Nil, épine dorsale de ce pays immense, a de tous temps attiré sur ses rives la plus grande partie des populations et des bâtisseurs; de ce fait, de grandes cités se sont construites en suivant son cours et ont laissé au fil des dynasties les monuments prestigieux que l'on connaît aujourd'hui.
Edfou, Moyenne Egypte, le Temple dédié à Horus.
Le Nil mesure environ 6500 km de long, il est le plus grand fleuve du monde avec l'Amazone. L'Egypte a une superficie dépassant le millions de km²
Sur cet immense espace aujourd'hui désertique, à Tell El Amarna, un grand souverain, Akhénaton (vers -1360), fonda une cité gigantesque qui fut la capitale de l'empire egyptien pendant un quart de siècle (seulement !...); son approche réformiste consista à n'honorer qu'un seul dieu, Aton, une révolution (déjà...) dans ce monde hanté par mille dieux différents...
Bien que désertique, ce lieu inspire étrangement à la méditation, sans doute en raison de son aura historique qui plane probablement encore ici !
Nous y étions en mars 1993, de graves attentats s'étaient produits récemment, nous étions "sous bonne escorte" !
Tiens, des touristes, croisés à Tuna-El-Gebel !
Louxor, autre cité, base de départ vers les célèbres "vallées" des rois, des reines, des nobles, ...
Cap maintenant vers le nord, le delta du Nil, et coups de projecteurs sur le peuple des campagnes,
un monde de paysans, plus ou moins urbanisé, dans des conditions souvent précaires,
ou d'habitat collectif,
à l'époque en tous cas...
On redescend un peu au sud pour s'arrêter bien sûr dans la grande capitale du pays, Le Caire, mégapole de près de 18 millions d'habitants; on y arrive à cheval,
ou par le métro !
On visite la magnifique mosquée du Sultan Hasan Ier
Le plateau de Guiseh, site incontournable, nous offre à contempler, entre autres, ses fabuleuses pyramides de Keops et Khephren qui forcent le respect ; le son et lumière y est de toute beauté !
Le voyage dans ces pages touche à sa fin !
Impossible de rester insensible au charme énigmatique de la belle Nefertiti, "la belle est venue", la grande épouse royale d'Akhénaton, évoqué plus haut, toute à ses songes d'un bonheur perceptible, stoïquement figée au Musée Egyptien du Caire...
Adieu petite fille,
jeune femme aujourd'hui, qu'êtes-vous devenue, quelle place avez-vous pu prendre dans cette Egypte en pleine mutation ?
De place, il est fortement question dans cette magnifique chanson, très en vogue en ce moment, "Ya El Medan" interprétée par Cairokee, puisqu'il s'agit de la place Tahrir, ("Et toi la Place, où étais-tu pendant tout ce temps ?") le haut symbole aujourd'hui de ce mouvement de révolte, de soulèvement pour un avenir meilleur, mais qui, à la lumière blafarde des derniers mois écoulés, augure plutôt de "Lendemains qui déchantent" ; c'est ainsi qu'est titré un très bon article dans Libération de Claude Guibal, grand reporter spécialiste de l'Egypte (dont j'ai emprunté un bref passage en préambule).
Pour qui s'intéresse, un clic sur cette photo de cette journaliste vous emmène direct sur son article !
Enfin, évoquant cette place, comment ne pas avoir aussi une pensée pour cette autre journaliste, Caroline Sinz, grand reporter également, prise en lynchage et soumise à des violences sexuelles innommables au milieu d'une foule follement excitée ; voir son témoignage dans Télérama (clic sur sa photo).
J'ai trouvé sur le net une traduction en français de la superbe chanson de Cairokee, "Ya El Medan", que l'on peut écouter en se baladant dans cette page (ou ne pas écouter, c'est possible aussi, il suffit de mettre le lecteur ci-dessous en pause).
Les photos ont été réalisées en mars 1993 (scan de tirages papier), visibles en grand par un clic.
Pour d'autres photos publiées dans ces pages, le mieux est de prendre la destination "Egypte" : embarquement i c i