Amour maternel
Grande inspiratrice des artistes de la fin du moyen âge à nos jours, la Vierge Marie est sans doute la figure représentative d'un idéal religieux la plus représentée dans le monde chrétien, emblématique de l'Amour maternel, de la maman radieuse fière de son bébé dans
"la Vierge à l'enfant", ou de la mère digne éplorée de chagrin, portant sur ses genoux et entourant de toute son affection son fils mort crucifié dans "la Pietà".
Il faut dire que ces oeuvres, souvent nées de commandes à l'origine, ont gardé une puissance émotionnelle étonnante et même si l'on n'est pas croyant, ce qui est
mon cas, force est de constater la puissance attractive, la grâce et le condensé d'émotions qu'il émane souvent de ces oeuvres, inspirées de ce pur amour maternel divin.
Visitant l'été dernier l'église Saint-Etienne à Beauvais, je me suis plu de constater cet "Amour maternel" étrangement multiplié et décliné ici en supports différents, sculpture, peinture, vitraux...
Ce titre s'est alors naturellement imposé a posteriori ... j'avais en effet rarement trouvé réunies en un seul site religieux autant de références à cet amour filial entre la Vierge Marie et son fils, qu'il soit bébé ou homme mort crucifié...
Le bébé a
longtemps ou souvent présenté une tête ou un visage de quasi adulte, non pas tant en raison d'une erreur ou d'une méconnaissance technique due à l'époque mais il s'agissait de représenter ce
caractère "humain" et donc déjà adulte de cet enfant Jésus, Dieu fait Homme sur terre et voué à mourir pour eux, notamment...
Dans la Pietà, la mère apparaît tantôt tragiquement malheureuse,
tantôt curieusement épanouie, comme si déjà elle pressentait, voire anticipait la résurrection de son fils aimé...
Dans cette même église, j'ai aussi repéré un vitrail évoquant la genèse, "Adam et Eve chassés du Paradis terrestre".
Enfin, pour conclure ce billet dédié à l'amour maternel sur une petite touche d'humour, et pour noter au passage que les mamans n'ont pas "le monopole du coeur" en la matière, j'ai trouvé aussi cette belle statue d'amour... paternel .
Concours de circonstances, curieuses coïncidences, cet article s'est imposé spontanément à moi hier dimanche, "fête des mères", journée "païenne" (devenue hautement commerciale) de célébration des mamans (Bonne fête Maman !.. une carte spéciale fleurs du lac de Côme à offrir) juste après la lecture d'un petit livre emprunté récemment à ma médiathèque, une nouvelle de Stefan Zweig (1881-1942) "Les Prodiges de la vie", un superbe texte dédié à la création artistique d'une oeuvre, une peinture de Madone conçue et réalisée sur commande, depuis la recherche du modèle idéal jusqu'à sa touche finale aux allures quasi mystiques, une Vierge à l'enfant troublante, un récit situé à la fin du XVIème siècle à Anvers, en 1566 précisément, au moment du déclenchement d'une horrible guerre de religions, à l'issue duquel le destin tragique de l'oeuvre et de son modèle vont provoquer chez son artiste créateur un doute profond quant à sa propre croyance...
Toutes ces photos ont été réalisées le 12 août 2010 en l'église Saint-Etienne à Beauvais.
NB : bien qu'athée comme je l'ai précisé, j'aime à entrer dans les églises des villes et villages que je découvre, pour leur atmosphère de sérénité qui y règne la plupart du temps, et parce que ces hauts lieux sont les témoins intemporels d'une architecture aussi sacrée que sacrément admirable et sont conservateurs d'un art, que ce soit la peinture, la sculpture ou l'élaboration d'objets de culte, sur qui les siècles ne semblent pas avoir prise...
J'avais hésité jusque là à publier sur ce sujet mais au fond, je pense que ces photos trouvent bien leur place dans ce blog des "Images du Beau du Monde"...
Au plan musical, un autre choix s'imposait aussi à l'évidence, celui de l'Ave Maria. Le voici interprété par Vox Angeli.
D'autres interprétations de ce célèbre et universel "Ave Maria" :
- récemment, celle de Pavarotti, en dévoilant ces
Fresques de Santa Maria della Neve à Pisogne
- une extraordinaire version en "lame sonore", celle du maître en la matière, Jean-Claude Welche, dans cet autre billet d'Italie
Enfin, pour revenir et conclure sur la peinture, les artistes de tous temps et notamment ceux de la Renaissance se sont ingéniés à
faire preuve d'originalité dans leur représentation de la Vierge à l'enfant, telle par exemple celle de Raphaël que l'on pouvait admirer lors d'une expo en début d'année :
Gros plans... au Petit Palais à Paris